Comme dans toute maladie, lorsque les résultats ne sont pas tip top, il faut commencer un traitement.

Dans le cas de cette maladie, même si elle se soigne très bien de nos jours, le traitement reste lourd. Ils pourraient nous prescrire des antibiotiques, mais des petits malins diraient "t'as pas d'antibiotiques? Bah t'es pas malade alors!". Donc les médecins préfèrent continuer sur ce traitement (ce n'est évidemment pas vrai, mais ils pourraient quand même faire un effort :) )

Bref, j'ai eu le droit à 6 séances de chimiothérapie.

La première s'est très bien passée, j'y suis même allé avec ma petite maman. J'ai eu le droit à un beau casque pour préserver ma chevelure ardente, un plateau repas, des infirmières sympathiques. Il me semble avoir mangé léger le soir, pris des antivomitifs, et avoir rendu mon repas un peu avant de me coucher. J'étais quand même un peu fatigué par cette première journée, surtout que la veille on m'avait implanté le cathéter.

Pour la deuxième, j'avais réussi à convaincre ma petite maman que je pouvais y aller seul. Après moultes explications, j'ai finalement eu "l'autorisation" d'y aller en compagnie de madame Mak (bientôt peut-être). Pourquoi y aller seul ? Tout simplement pour ne pas la faire déplacer pour "si peu", que j'avais vomis la première fois et que je sentais que cette fois ça serait pas forcément mieux. Et aussi parce que je pensais pouvoir supporter ce traitement les doigts dans le nez. Donc comme toujours, la protection de mes proches et un soupçon de Mak'atitude. De retour chez moi, mes antivomitifs en bouche j'ai tout de même rendu, comme la veille, mon repas du midi par deux fois (et oui c'est plus rigolo par deux, ça change).

Pendant cette période, j'avais décidé de continuer d'aller travailler, déjà parce qu'il fallait bien rapporter de l'argent à la maison, et surtout que je pensais encore pouvoir "gérer". J'étais donc arrêté 1 semaine après le traitement, puis j'allais travailler la semaine suivante, et rebelote pour une séance de chimio.

La troisième chimio pointa donc le bout de son nez, et à partir de ce moment là, j'eus la magnifique obligeance de me faire conduire par un ami (le meilleur). Mais la ... problème pour les infirmières, je ne voulais plus me laisser piquer. Moche pour elle surement, moche pour moi ça c'est sûr. J'ai donc eu le droit à des cachets pour me calmer (plus communément appeler "Xanax" chut chut pas de marque on a dit). Avec tout ça, on en a même oublié le casque, qui ne m'a d'ailleurs jamais été remis puisqu'il avait été oublié une fois. Le traitement passé et sur le point de partir (encore un peu grogui) , j'ai commencé à vomir environ toutes les 10 minutes, pendant le trajet du retour, jusqu'à ce que je finisse par m'endormir. Non sans mal, puisque je n'avais plus rien à vomir, et quand on a rien à vomir bah ... ça fait quand même ouille ouille ouille.

A partir de ce moment là, terminé, je ne mangeais plus rien la veille au soir. J'arrivais à manger péniblement des aliments liquides (compotes, yaourts), après le traitement mais rien d'autre avant au moins 4 jours. Je n'avalais plus ma salive qui selon moi avait un goût de chimio, vous imaginez donc ce que j'en faisais :D Il ne devait pas y avoir une seule odeur de nourriture dans la maison sous peine de me faire vomir. Les antivomitifs ne faisant visiblement pas effet, je me suis donc mis à boire des boissons gazeuses (soda) pour faire gonfler mon estomac vu qu'il n'y avait pas grand chose dedans.

Pendant la semaine suivant l'injection, je suis donc resté 2 à 3 jours sans prononcer un seul mot ou presque, parler me donnait la nausée ... La semaine suivante, madame Mak (toujours elle) eu enfin le droit à un bisou (voir deux, je sais je suis trop bon).

Toujours à partir de cette fatidique 3ème injection, j'ai décidé de me faire arrêter totalement pour récupérer un peu de ma semaine de "vacances" comme nous l'appellions puisque je n'étais pas présent ou sous la forme d'un zombie.

La fin de la troisième chimio, sonna aussi le moment du contrôle à mi traitement.

Quatrième chimio, comme la troisième, je ne voulais pas me laisser piquer, mais cette fois un seul cachet n'a pas suffit pour me laisser baisser ma garde (oui ça m'arrive aussi d'être un peu bête). Les infirmières m'ont donc injecté la chimio dans le bras, pas top, ils ont bien fait "d'inventer" le cathéter. Comme pour la troisième, je vomissais régulièrement, j'avais eu la bonne idée d'acheter un pince nez (oui oui le même que pour la piscine) j'étais donc moins gêné par les odeurs. Mais pareil, je n'avalais plus ma salive, je ne mangeais rien de solide avant au moins 4 jours. Vous avez encore la troisième chimio en tête je pense, je ne vais donc pas me répéter, et vous infliger encore un pavé à lire.

Cinquième chimio, j'avais décidé d'innover en apportant de la musique, le pince nez avait bien marché la fois dernière mais il m'avait irrité le nez à le garder pendant presque une semaine, j'avais donc décidé de ne respirer que par la bouche. Par contre, toujours pareil, les cachets avant et pendant ne m'aidaient pas vraiment à m'ôter l'idée d'arrêter de suivre le traitement (oui j'étais tombé de mon nuage en pensant être assez fort pour supporter tout ça). Petite variante cette fois tout de même, je ne voulais pas ne pas me faire piquer (quoi que), mais surtout je ne voulais pas entrer dans l'hôpital. A force de persuasion, j'y suis quand même entré (merci à mes accompagnateurs toujours les mêmes d'ailleurs). La semaine suivant le traitement ressemblait aux précédentes, je m'efforçais de me confectionner une bulle. D'où, mon mutisme pendant quelques jours.

Sixième chimio (enfin), comme les autres avant, mais cette fois l'injection fut expédiée rapidement par les infirmières (merci à elles), afin de me libérer. La semaine suivante, toujours pareil aussi, à la seule différence que c'était la dernière que je passais dans cet état.

Je n'ai pas parlé des effets secondaires, je vais donc faire un bref résumé :

- perte de poids (oui quand tu manges pas ça aide pas)
- perte des cheveux et poils
- fatigue
- constipation (à cause de la chimio, et surement à cause du manque d'hydratation)
- nausées/vomissements
- courbatures en tout genre (dos, jambes, tête)
- une reconnaissance et un amour inestimables pour les personnes qui m'ont soutenu pendant cette épreuve